La R&D : un concept aux multiples facettes

Contenu mis à jour le 04/12/2020

Cette section a été rédigée par

La Commission de régulation de l'énergie

1. Plusieurs recherches

D’après l’OCDE (Manuel de Frascati, 2002), le concept de recherche et développement, dit R&D, désigne l’ensemble des travaux de création entrepris de façon systématique en vue d’accroître la somme des connaissances, ainsi que l’utilisation de ces connaissances, pour la conception de nouvelles applications. Les travaux de recherche et développement englobent trois activités de recherche distinctes :

  • la recherche fondamentale, ou académique ;
  • la recherche appliquée ;
  • le développement expérimental.

La recherche fondamentale, parfois aussi appelée recherche académique, consiste en « des travaux expérimentaux ou théoriques entrepris en vue d’acquérir de nouvelles connaissances sur les fondements des phénomènes et des faits observables, sans envisager une application ou une utilisation particulière » (Manuel de Frascati). Il s’agit d’analyser les propriétés d’éléments ou de phénomènes physiques et naturels dans l’optique de dégager des schémas explicatifs ou des théories interprétatives. On distingue communément :

  • la recherche fondamentale « pure » (aussi dite « libre »), « exécutée au service de la connaissance sans intention d’en tirer des avantages économiques ou sociaux ou sans volonté d’en appliquer les résultats à des problèmes concret ou de transmettre ces résultats aux secteurs concernés » ;
  • la recherche fondamentale « orientée », « exécutée dans l’espoir qu’elle aboutira à l’établissement d’une vaste base de connaissances permettant de résoudre les problèmes ou de concrétiser les opportunités qui se présentent actuellement ou qui sont susceptibles de se présenter ultérieurement ».

À la différence de la recherche fondamentale, les travaux de recherche appliquée sont entrepris dans un but déterminé. Il s’agit soit de discerner les applications possibles des résultats d’une recherche fondamentale, soit de trouver de nouvelles solutions pour atteindre des objectifs précis fixés à l’avance.

Schématiquement présenté comme la dernière phase du processus de R&D, le développement expérimental est fondé sur des connaissances obtenues par la recherche ou l’expérience pratique : « il est entrepris – au moyen de prototypes ou d’installations pilotes – en vue de lancer de nouveaux produits, d’établir de nouveaux procédés ou d’améliorer substantiellement ceux qui existent déjà » (INSEE). Il ne faut pas le confondre le développement de produits, qui désigne le processus de création d’un nouveau produit depuis la formulation d’idées à la commercialisation.

2. Les démonstrateurs : un pas vers l’industrialisation

Les démonstrateurs sont des prototypes très avancés. Construits à l’échelle 1 sur un périmètre limité, ils permettent de tester les innovations en grandeur nature en les soumettant à un l’ensemble de contraintes inhérentes à l’environnement où ils sont implantés. La construction d’un démonstrateur est une étape charnière entre la fin du processus de recherche et développement et le début de l’industrialisation du produit. Pour certains, elle fait partie intégrante du développement expérimental ; pour d’autres, cette étape appartient déjà au processus d’industrialisation du produit.

L’innovation ouverte, ou open innovation en anglais, désigne un mode d’innovation basé sur la collaboration. Les travaux de recherche peuvent dépasser les limites soit des équipes de R&D qui en ont normalement l’exclusivité, soit même de l’entreprise. C’est une forme d’externalisation de la recherche basée sur le partenariat avec des acteurs appartenant à l’écosystème de l’innovation et/ou du secteur de marché concerné : laboratoires de recherche, concurrents, startups, etc. Pour certains, le simple fait d’être en permanence à l’écoute de ses clients et de recueillir leur avis, via les réseaux sociaux par exemple, peut s’apparenter à de l’innovation ouverte.

Le processus de R&D (Source : CRE)

3. Le « bac à sable réglementaire » de la CRE

La CRE constate que le paysage énergétique évolue rapidement, une tendance appelée à s’accélérer dans les années à venir. Dans ce contexte, il est essentiel que le cadre réglementaire et régulatoire encourage les expérimentations et l’innovation, tout en maintenant la même protection des consommateurs. La CRE a donc souhaité la mise en place d’un « bac à sable » réglementaire, qui a été créé par l’article 61 de la Loi relative à l’énergie et au climat du 08 novembre 2019.

Grâce à ce dispositif, « l’autorité administrative ou la Commission de régulation de l’énergie peuvent, chacune dans leur domaine de compétence […] accorder des dérogations aux conditions d’accès à l’utilisation des réseaux et installations pour déployer à titre expérimental des technologies ou des services innovants en faveur de la transition énergétique et des réseaux et infrastructures intelligents ». Ces dérogations se limitent aux conditions d’accès et à l’utilisation des réseaux et installations.

L’écosystème de la R&D des Smart grids