Le besoin en flexibilité est croissant

Contenu mis à jour le 04/12/2020

Cette page a été rédigée par

la Commission de régulation de l'énergie.

Comme indiqué précédemment, RTE, en tant que gestionnaire du réseau de transport d’électricité, a notamment pour mission d’assurer la sécurité d’approvisionnement et le maintien de l’équilibre entre la production et la consommation.  Ces dernières années, de nouveaux usages de l’électricité ont fait leur apparition et les moyens de production ont évolué, transformant les conditions de prévision de la consommation et de la production.

1. Développement des énergies renouvelables intermittentes

La production d’électricité présente une part impondérable, qui empêche de prédire son niveau avec certitude et exactitude. Outre les défaillances non prévisibles de certains groupes de production qui existaient déjà, la croissance des énergies renouvelables dans le mix énergétique a introduit une variabilité non négligeable de la production française et européenne. L’éolien, comme le photovoltaïque, peuvent avoir un niveau de production très faible, voire nul, même lorsque la consommation est très élevée, ou inversement, produire à leur maximum alors que la demande est très faible. Les énergies renouvelables sont dans une large mesure prévisibles mais ne sont que difficilement, voire pas du tout, pilotables.

Les gestionnaires de réseaux européens développent des outils de plus en plus précis de prévision de la production renouvelable, afin de mieux anticiper l’équilibre production/consommation et, ainsi, améliorer l’insertion de cette production sur les réseaux.

2. Diminution de la production thermique pilotable

Dans le même temps, la production à partir de centrales nucléaires et de centrales à charbon va être amenée à diminuer, sans que de nouvelles centrales au gaz ne soient mises en service. Ces centrales pilotables sont utiles pour moduler la production en fonction de la demande d’électricité. La réduction de ces moyens de production pilotables accroitra le besoin de flexibilité du système électrique.

Les travaux du comité de prospective de la CRE

Co-présidé par Frédéric Gonand (Université Paris-Dauphine) et Ghislain Lescuyer (GIMELEC), le groupe de travail n°2 du comité de prospective de la CRE a consacré son rapport de 2018 à la flexibilité et au stockage sur les réseaux d'énergie d'ici les années 2030.

Consulter le rapport 2018 du GT2 sur la flexibilité et le stockage sur les réseaux d'énergie d'ici les années 2030

3. Le développement de nouveaux usages

Les nouveaux usages des réseaux (véhicules électriques, autoconsommation, stockage, etc.) qui se développent peuvent être sources de nouveaux besoins de flexibilité ou au contraire constituer des ressources nouvelles de flexibilité.

A titre d’exemple, le développement de la mobilité électrique pourrait créer des difficultés en termes de puissance appelée à la pointe. Toutefois, les différentes simulations menées par les gestionnaires de réseaux montrent que si un pilotage est mis en place (60 % du parc piloté, dont la moitié via un signal tarifaire et l’autre moitié via un signal plus fin), le système électrique serait alors capable d’absorber cet appel de puissance. En l’absence de pilotage, la pointe nationale de 19 h augmenterait de 20 % environ. Les résultats obtenus par Enedis s’agissant de l’impact sur les réseaux permettent de tirer les mêmes conclusions. Le pilotage des recharges des véhicules électriques en fonction des besoins du système électrique est donc un enjeu majeur parce qu’il permettra d’éviter des investissements importants dans les réseaux et la production, qui seraient autrement nécessaires.

Le développement du vehicle-to-grid pourrait répondre de manière encore plus efficace aux besoins de flexibilité. Le vehicle-to-grid consiste à utiliser la charge et la décharge de la batterie du véhicule électrique depuis et vers le réseau afin de fournir des services au système électrique. Ces batteries ont par ailleurs la propriété de pouvoir répondre à ces signaux dans des temps de l’ordre de la seconde, dynamique rapide, qui la rend a priori compatible avec l’ensemble des mécanismes de flexibilité, y compris ceux nécessaires au gestionnaire du réseau public de transport pour assurer l’équilibrage en temps réel du système électrique (services système notamment).

Des solutions nouvelles apparaissent