La maison communicante (smart home) en 3 minutes

Contenu mis à jour le 05/06/2020

Poussée par un contexte énergétique en pleine évolution et par l’explosion de l’électronique grand public et de l’Internet, la maison communicante – ou Smart Home – devient un élément incontournable du système électrique.

La maison communicante s’appuie sur l’utilisation de la domotique et du multimédia au sein de l’habitat pour constituer un réseau domestique numérique intelligent. L’amélioration des technologies électriques toujours plus innovantes et la mise au point d’équipements fiables, durables et économes se déclinent en une grande diversité de solutions avec les fabricants d’équipements énergétiques.
Les technologies de l’habitat ont le potentiel pour fournir au client une gamme très riche de services d’éco-efficacité énergétique allant du suivi des consommations, à leur pilotage, et enfin à la gestion et au pilotage de la production locale (voire du stockage). Chaque catégorie de services peut être déclinée de façon plus ou moins riche et détaillée. Mais ces catégories sont également progressives : ainsi, des offres de pilotage peuvent-elles venir compléter des offres d’information/alertes.

S’agissant du suivi de consommation par exemple, on distingue différents niveaux de services. Aujourd’hui, grâce aux compteurs évolués, le client peut savoir où en est sa consommation d’électricité et sa facture. Informer, voire alerter le client sur sa consommation globale d’énergie, ou sur son niveau de puissance instantanée (sa vitesse de consommation), lui permettre de se comparer avec son historique, avec des prévisions individualisées, avec son voisinage, etc., et cela à différentes échelles de temps, sont les premiers services d’efficacité énergétique. Ils permettent à la fois au client de mieux prendre conscience de sa consommation au jour le jour, et de gérer cette consommation, sans toutefois lui en donner les détails. Une information plus détaillée du client sur ses principaux postes de consommation (chauffage électrique, ballon d’eau chaude, climatisation), voire sur l’ensemble de ses appareils peut lui donner davantage de compréhension sur l’origine de ces consommations et donc de moyens de les réduire.

S’agissant du pilotage de la consommation, le chauffage électrique et l’eau chaude sanitaire, qui sont les deux principaux postes de consommation, font déjà l’objet de dispositifs de pilotage spécifiques. Le relais d’asservissement du ballon d’eau chaude lui-même raccordé au compteur, permet d’asservir le fonctionnement de ce ballon d’eau chaude pour ne l’autoriser à fonctionner que pendant les périodes les moins chères, par exemple aux heures creuses. Aujourd’hui, il devient envisageable de piloter la plupart des équipements, en vue de réduire la consommation d’énergie ou de mieux la gérer. De plus, en cas de situation critique du réseau, les appareils pilotés peuvent réduire, voire couper leur consommation quelques minutes. Cette possibilité offerte par les équipements rend possible le pilotage de la charge (ou Demand Response, ou encore gestion de la demande), qui consiste en un ensemble de gestes visant à transformer la demande d’énergie, soit par pilotage direct sur les usages des clients, soit indirectement via une tarification dynamique incitant le client à réagir. L’objectif est le plus souvent de limiter les pics de consommation pendant les périodes de pointe.

De manière analogue, le déploiement des EnR décentralisées, peut s’accompagner de services destinés à assurer au client, qui a investi dans son installation, qu’elle fonctionne à son optimum. La consommation de l’énergie produite localement peut donner lieu à un certain couplage entre les équipements consommateurs et les équipements producteurs. Au-delà du couplage direct à certains usages, la production locale, également appuyée par des moyens de stockage (incluant le véhicule électrique) peut participer à une gestion d’énergie généralisée et optimisée de l’habitat, à la fois pour en réduire le niveau de consommation et pour en gérer la demande. Elle permet en effet, soit, via la revente, d’apporter au réseau un complément de production d’électricité, soit de moduler la demande du client selon ses propres besoins et ceux du système électrique.

L’avènement de la maison communicante, et des fonctionnalités décrites plus haut, est rendu possible grâce à des ruptures technologiques majeures, toutes issues des progrès de l’électronique, de la baisse de ses coûts, qui conduisent à sa banalisation, et des progrès dans les standards de communication. On note parmi les ruptures technologiques l’Internet des objets (IoT), l’intelligence de plus en plus distribuée et enfin les nouveaux modes d’interactions homme-machine.