Les smart grids au Japon en 3 minutes

Contenu mis à jour le 01/12/2020

Le Japon dispose de peu de ressources naturelles dans un contexte de très forte demande énergétique, l’archipel réunissant 127 millions d’habitants. Désireux de diversifier son mix énergétique, le pays a ainsi cherché à s’affranchir de sa dépendance au pétrole en développant fortement la production nucléaire.  L’accident nucléaire de Fukushima en 2011 a souligné le caractère défaillant des infrastructures, entrainé l’arrêt des centrales nucléaires du pays, une hausse des importations d’énergies et des prix de l’énergie. Ce contexte a ainsi accéléré les réformes de libéralisation des marchés de l’énergie et le développement des technologies intelligentes.

Une diversification de la politique énergétique

Le gouvernement a approuvé le 3 juillet 2018 la nouvelle stratégie de politique énergétique, qui sert de base à l'orientation de la nouvelle politique énergétique du pays à l'horizon 2030 et 2050. Guidé par des objectifs de décarbonisation, le gouvernement japonais articule sa politique énergétique autour d’une une stratégie dite « 3E+S » (sécurité énergétique, efficacité économique, environnement + sûreté), visant à assurer une certaine indépendance énergétique du pays, une réduction des coûts énergétiques et de la réduction des émissions de CO2. Pour ce faire, un fort accent est donné au développement des énergies renouvelables favorisé par l’introduction du tarif d’achat en 2012, le redémarrage progressif des centrales nucléaires depuis 2015 avec des normes de sûreté renforcées, la promotion de l’efficacité énergétique et le développement des solutions de réseaux intelligents.

Une accélération de la réforme des marchés de l’énergie

Le système énergétique du Japon est historiquement divisé en deux zones de fréquences (50 Hz pour la partie est, 60 Hz pour la partie ouest) et limité par de faibles interconnexions. Les gouvernements ont progressivement libéralisé les marchés depuis 1995, mais le mouvement de libéralisation a connuune nette accélération après l’accident de mars 2011 afin que le marché de l’électricité soit pleinement libéralisé en 2020. La mise en œuvre de la réforme vise notamment à réduire la dépendance énergétique du pays, atteindre les objectifs climatiques et réduire la facture énergétique. Pour ce faire, le gouvernement a mis l’accent sur le développement des énergies renouvelables, l’introduction de la concurrence sur le marché et le renforcement des Smart grids afin de favoriser une dynamique de décentralisation.

Un déploiement plus important des Smart grids après mars 2011

Si le Japon a été l’un de premiers pays à investir dans la recherche et développement de réseaux intelligents, l’accident de mars 2011 a renforcé la nécessité de développer les réseaux intelligents dans le pays. Le gouvernement lance ainsi en 2014 le programme national de résilience afin de financer des projets de démonstration indépendants, matérialisés par le concept de communauté intelligente.

Outre d’atteindre les objectifs précédemment mentionnés, ces villes intelligentes doivent permettre d’accroître la résilience aux catastrophes, la revitalisation économique, la sécurité énergétique et l’adaptation des infrastructures face à une population vieillissante. Elles visent donc à développer des micro réseaux intelligents qui permettraient de s’affranchir d’un système national affaibli. La récente libéralisation, le développement des énergies renouvelables et des technologies de stockage, de mobilité (véhicules électriques) et technologies intelligentes (compteurs, réseaux etc.) doivent permettre d’atteindre ces objectifs.

Quatre démonstrateurs de villes intelligentes

En avril 2010, le ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie a choisi quatre régions pour en faire des démonstrateurs Smart grids à grande échelle : la grande métropole Yokohama, la ville provinciale Toyota, la ville nouvelle et scientifique Keihanna Science City (préfecture de Kyoto) et la ville industrielle Kitakyushu pour la « démonstration du système social et de l'énergie de nouvelle génération ». Ces projets se sont étalés sur cinq ans de 2010 à 2014. Les résultats ont largement dépassé les objectifs initiaux et incité à poursuivre les projets avec des objectifs plus poussés. La ville de Yokohama est aujourd’hui devenue un exemple en matière de ville intelligente.