Le véhicule électrique en 3 minutes

Contenu mis à jour le 01/12/2020

Les ventes de véhicules électriques, en constante augmentation, sont destinées à s’intensifier. Les gestionnaires de réseaux ont un rôle à jouer pour que ces mêmes réseaux accueillent un nombre élevé de véhicules électriques à un coût maîtrisé pour la collectivité.

Les transports représentent plus d’un tiers de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre en France. Une mobilité propre est donc un enjeu majeur de la transition énergétique. L’utilisation croissante de véhicules électriques est un moyen d’y parvenir. 
 

Le véhicule électrique, un marché en plein essor

Depuis une dizaine d’années, les ventes de véhicules électriques connaissent une croissance continue. En France, elles ont augmenté de 27% en 2018 par rapport à 2017, contre 3% pour l’ensemble des immatriculations de véhicules légers toutes énergies confondues. En 2019 cette forte croissance s’est accélérée, avec 38% de ventes supplémentaires par rapport à 2018.

Les pouvoirs publics ont posé des objectifs précis pour soutenir cette tendance et inciter à l’acquisition de véhicules électriques. Parmi eux, la disponibilité de 7 millions de points de recharge pour les véhicules électriques (VE) et les véhicules hybrides rechargeables (VHR) d’ici 2030, ou bien la fin de la vente de véhicules diesel et essence en 2040 (Plan Climat).

Au total, le Gouvernement souhaite que le parc automobile français compte entre 3,6 et 4,3 millions de véhicules électriques (VE) et de véhicules hybrides rechargeables (VHR) d’ici 2030. Un objectif qui correspond aux estimations des acteurs de la filière automobile et des gestionnaires de réseaux.
 

Projection du nombre de VE et VHR (Source : Enedis à gauche, Plateforme de la filière automobile à droite)

Une nécessaire multiplication des points de recharge

Certains facteurs peuvent dissuader les utilisateurs d’acheter un véhicule électrique : l’absence d’offre de services de consommation électrique lisible et compétitive, mais surtout la crainte d’un accès difficile à un point de recharge, ou IRVE (Infrastructure de Recharge de Véhicule Electrique).

A ce titre, les gestionnaires de réseaux ont un rôle clé dans l’essor des véhicules électriques en France. La CRE a publié des recommandations concernant l’accès à la recharge, dans son rapport « Les réseaux électriques au service des véhicules électriques », en octobre 2018. Les opérations de raccordement doivent être anticipées, afin que les réseaux ne constituent pas un frein au déploiement des bornes.  La CRE préconise un maillage rigoureux du territoire, pour récolter et transmettre les données nécessaires à l’utilisateur : celui-ci doit pouvoir identifier rapidement la borne qui lui est adaptée. 

Ce déploiement national est soutenu par une règlementation incitative du Gouvernement, autant dans le domaine privé que public. Dans les habitats collectifs, le droit à la prise autorise les locataires ou propriétaires à installer une solution de recharge sur leur place de parking. Les particuliers peuvent bénéficier d’une déduction d’impôt de 30 % des dépenses liées à l'acquisition d'une borne.  En parallèle, des investissement publics ont été mis en place dès 2011, comme le programme Advenir qui soutient le déploiement des IRVE sur la voirie, dans les parkings privés et publics, ainsi que dans les copropriétés. 
 

Véhicules électriques et capacité du système électrique français

Le développement massif des VE et IRVE soulève la question des appels de puissances générés, en cas d'un trop grand nombre de recharges simultanées. 

Les appels de puissance sont la puissance électrique appelée sur le réseau à différents moments de la journée, du mois ou de l’année. Ils sont plus volumineux à certaines heures de la journée (le soir à 19h, par exemple) ou pendant les mois les plus froids. L’anticipation de l’essor du parc de véhicules électriques va nécessiter un pilotage pour ne pas intensifier ces appels de puissance pendant les pointes quotidiennes ou saisonnières. En l’absence de pilotage, le Réseau de Transport Electrique (RTE) estime que la pointe nationale de 19 h augmenterait de 20 % environ.

La CRE recommande donc d’étendre l’obligation de pilotabilité à tous les groupements de points de charges, et encourage les fournisseurs et les agrégateurs à proposer des offres simples et innovantes pour influencer le comportement du consommateur : par exemple, l’inciter à recharger en journée sur son lieu de travail, ou uniquement quand le niveau de batterie est inférieur à 50% pour espacer les recharges.
 

Les réseaux électriques au service des véhicules électriques

Lire le rapport de la CRE sur le développement des véhicules électriques