Zoom sur l'action "REI 5"

Contenu mis à jour le 04/12/2020

Cette page a été rédigée par 

la Commission de la régulation d'énergie.

1. Objectifs

L’action 5 du plan « Réseaux électriques intelligents » (dite REI 5) vise à identifier et accélérer le déploiement généralisé des solutions Smart grids matures jugées les plus créatrices de valeur pour la collectivité, et les plus intéressantes pour ce qui concerne la création d’emploi et la diminution de l’empreinte environnementale. Elle doit par ailleurs permettre d’identifier les éventuels verrous réglementaires et de clarifier les modèles d’affaires des Smart grids.

Pour ce faire, le plan REI prévoit :

  1. d’établir une méthodologie permettant de quantifier, pour toutes les fonctions avancées, les gains et les coûts associés au déploiement de Smart grids, d’un point de vue économique, environnemental et social au sens des effets sur l’emploi ;
  2. de quantifier, sur la base de cette nouvelle méthodologie, l’apport potentiel d’un périmètre de fonctionnalités Smart grids identifiées comme suffisamment matures pour envisager leur déploiement à grande échelle à un horizon proche, notamment en lien avec l’action 6 du plan REI.

L’action REI 5 est née du constat de l’hétérogénéité des premiers démonstrateurs Smart grids de par :

  • les territoires concernés et leurs caractéristiques énergétiques d’où découlent leurs besoins en matière de solutions Smart grids ;
  • les mailles territoriales, qui vont du bâtiment à la communauté d’agglomération, voire au département ou à la région ;
  • les fonctionnalités (recharge du véhicule électrique, déploiement du comptage évolué, gestion de la demande, etc.) et les solutions technologiques testées ;
  • les méthodes d’évaluation de l’expérimentation retenues : prise en compte du critère environnementale, paramètres de l’analyse coût bénéfice, notamment en ce qui concerne la création d’emploi, etc.

Le pilotage de l’action REI 5 a été confié au gestionnaire du réseau public de transport d’électricité RTE. L’action REI 5 a donné lieu à la publication de plusieurs études, notamment en juillet 2015 et juillet 2017. Pour les réaliser, RTE a constitué un groupe de travail réunissant des acteurs institutionnels (DGE, DGEC, ADEME, CRE), des industriels (Schneider Electric, Alstom Grid), des producteurs et fournisseurs d’énergie (EDF, Engie), des gestionnaires de réseaux (Enedis, URM) et des représentants du monde académique et de la recherche (Laboratoire G2ELab de Grenoble et Alliance Nationale de Coordination de la Recherche en Energie – ANCRE).

2. La 1ère étude « Valorisation socio-économique des réseaux électriques intelligents » de juillet 2015

La première étude, publiée en juillet 2015, s’est focalisée sur deux types de fonctions avancées des réseaux électriques intelligents, à savoir les services de flexibilité (gestion active de la demande, commandabilité de la production EnR, stockage) et l’observabilité des réseaux (observabilité et prévision de la production distribuée d’origine renouvelable, estimation dynamique des capacités des ouvrages du réseau public de transport, localisation automatique de défauts sur les ouvrages du réseaux public de transport). Réalisée dans des délais particulièrement contraints, cette première étude ne s’est pas du tout penchée sur des solutions propres aux réseaux publics de distribution d’électricité, ni dans la définition du cadre méthodologique, ni dans le volet valorisation. Les problématiques propres aux réseaux publics de distribution ont été abordées dans la seconde étude de juillet 2017.

L’étude a conclu que :

  • dans un scénario de transition énergétique poussé, le bilan économique est le plus souvent positif, malgré une forte disparité de rentabilité entre les fonctions étudiées ;
  • selon ce même scénario, le bilan environnemental est lui aussi majoritairement positif;
  • le déploiement des Smart grids est créateur net d’emploi, notamment à travers ses effets induits.
Effets sur l’emploi des différentes fonctions avancées Smart grids (Source : RTE, Étude « Valorisation socio-économique des Smart grids » de juillet 2015)

3. La 2nde étude « Valorisation socio-économique des réseaux électriques intelligents » de juillet 2017

L’étude sur la valorisation socio-économique des réseaux électriques intelligents publiés en juillet 2017 approfondit les travaux de juillet 2015, notamment en traitant les problématiques relatives au périmètre des réseaux publics de distribution d’électricité.

La principale conclusion du rapport est que la valeur économique des Smart grids justifie le déploiement industriel de l’ensemble des solutions étudiées :

  • à court terme pour les solutions de type observabilité du réseau, prévision ou commandabilité de la production ;
  • à moyen terme en ce qui concerne le développement significatif de gisements de flexibilité.

Les deux graphiques suivants présentent les coûts et bénéfices liés à la généralisation des Smart grids.

Légende du graphique :

Pour chaque solution, la première ligne des graphiques représente des coûts de déploiement et d’utilisation, la seconde les bénéfices générés. Le gain pour la collectivité est la différence entre ces deux lignes. On rappelle ici que les analyses restituées quantifient la valeur économique des solutions Smart grids au périmètre de la collectivité sans considérer la répartition de la valeur entre les différents acteurs du système électrique. Les bénéfices identifiés ne doivent donc pas être interprétés comme les revenus que peuvent attendre les acteurs investissant dans ces solutions.

Bénéfices et coûts des solutions étudiées à l’horizon 2030 – Périmètre réseau de distribution d’électricité (Source : ADEME, Étude « Valorisation socio-économique des Smart grids » de juillet 2017, Synthèse commune des contributions)
Bénéfices et coûts des solutions étudiées à l’horizon 2030 – Périmètre réseau de transport d’électricité / Equlibre offre-demande (Source : ADEME, Étude « Valorisation socio-économique des Smart grids » de juillet 2017, Synthèse commune des contributions)

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