Le plan réseaux électriques intelligents en 3 minutes

Contenu mis à jour le 04/12/2020

Lancés en septembre 2013, les 34 premiers plans dits de la « Nouvelle France Industrielle » traitaient d’un très grand nombre de sujets, dont celui des Smart grids. Guidée par un esprit de reconquête industrielle, cette nouvelle politique devait placer la France au cœur de la troisième révolution industrielle, au croisement de la transition écologique et énergétique et de la révolution numérique. Selon les estimations d’alors, le plan « Réseaux électriques intelligents » de la Nouvelle France Industrielle, ou plan REI, devait générer plus de 25 000 emplois directs en France en 2020 pour un chiffre d’affaires d’au moins 6 milliards d’euros. Ces objectifs n’ont pas été atteints.

La feuille de route du plan « REI »

Pensé pour une période de cinq ans, de 2015 à 2020, le plan REI poursuivait un objectif central : placer les industries françaises en chefs de file de la compétition mondiale stratégique qui structure le secteur des Smart grids. En s’appuyant sur les atouts des entreprises françaises et les moyens mis à disposition par l’État, il fallait donc s’attacher à consolider les filières électriques et informatiques françaises sur de nouveaux marchés à forte croissance et créateurs d’emplois.

La plan REI a fait l’objet d’une feuille de route publiée en 2015, dont la rédaction a été confiée à RTE, en collaboration avec des opérateurs de réseaux, des industriels, des acteurs publics (dont la CRE) et des organismes de recherche et d’enseignement.

Concrètement, les objectifs fixés par la feuille de route « Réseaux électriques intelligents » se déclinent en 10 actions, chacune pilotée par un acteur clé de la filière Smart grids française. Le suivi des actions du plan est assuré par un comité de pilotage auquel siègent les pilotes des actions ainsi que la CRE, la Direction Générale des Entreprises (DGE) et la Direction Générale de l’Énergie et du Climat (DGEC).

Focus sur les actions REI 5 et REI 6

Lorsqu’est publiée la feuille de route du plan REI en 2015, une première génération de démonstrateurs Smart grids a déjà livré quelques enseignements et de nouveaux démonstrateurs sont en attente de lancement. Ces nombreux projets portent sur un spectre très large de thématiques : de la maîtrise de la consommation à la mobilité électrique, en passant par les bâtiments intelligents ou le comptage évolué. À l’heure de dresser un premier bilan de l’état du déploiement des réseaux intelligents en France, les acteurs font plusieurs constats :

  • les expérimentations menées sont utiles pour valider le bon fonctionnement des technologies à petite échelle (ville ou quartier) ;
  • il est très difficile de dégager un modèle économique pour le déploiement à grande échelle des Smart grids ;
  • il est tout autant difficile d’identifier les conditions dans lesquelles les solutions testées pourraient être répliquées ;
  • si, dans leur ensemble, les démonstrateurs couvrent un grand nombre de fonctionnalités, pris indépendamment, peu d’entre eux combinent l’expérimentation de différents usages et des solutions associées pour tirer parti de possibles synergies.

Le foisonnement d’initiatives Smart grids traduit donc la nécessité d’une plus grande coordination entre les différentes expérimentations, condition sine qua non à la définition d’une stratégie de long terme pour le déploiement des réseaux intelligents. Pour les acteurs du secteur, le plan REI était donc une opportunité de faire passer les Smart grids du stade des expérimentations locales isolées à celui de l’expérimentation à grande échelle. Une étape indispensable pour préparer la phase suivante, celle de l’industrialisation des réseaux intelligents.

À ce titre, les actions « REI 5 » et « REI 6 » ont préparé la généralisation des Smart grids :

  • en établissant une méthodologie pour quantifier les bénéfices socio-économiques des réseaux électriques intelligents. Deux études ont été publiées sur la base de cette méthodologie en juillet 2015 et juillet 2017 ;
  • en créant trois démonstrateurs Smart grids à grande échelle : FLEXGRID en région PACA, SMILE en Bretagne et Pays de la Loire et YOU & GRID dans la métropole Lilloise.